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Comprendre les métiers du web : le marché de l'emploi
Le développement est souvent considéré d'abord comme une passion avant d'être considéré comme un emploi. Que vous soyez jeune développeur ou une entreprise à la recherche de votre premier salarié technique, nous vous proposons une petite synthèse sur l'état du marché de l'emploi des métiers du web.
^ Nous avons essayé d'aborder cet article avec le plus d'objectivité possible. Toutefois, nous appliquons inconsciemment à nos propos notre expérience et notre connaissance du secteur ce qui donne une vision personnelle de l'emploi informatique.
Un marché de l'emploi hétérogène
Depuis plusieurs années, le marché de l'emploi informatique s'est complexifié. Devant la diversification grandissante des technologies et des utilisations du web, des nouveaux métiers sont apparus et avec elle la recherche de développeurs spécialisés.
Aujourd'hui, Il ne faut pas se le cacher, il est difficile de trouver des développeurs qualifiés et disponibles. Le marché de l'emploi fait face à plus de demandes que d'offres et les uniques profils disponibles sont débusqués par les multiples cabinets de recrutement du marché.
Á ce petit jeu, les développeurs expérimentés sont souvent déjà en poste et seuls les jeunes diplômés sont disponibles à l'emploi.
Du point de vue de l'entreprise, l'embauche de juniors impose une stratégie de formation importante et débaucher un senior est coûteux et loin d'être évident.
De plus, certains profils atypiques ou spécialisés dans des technologies de niches peuvent rencontrer des difficultés dans leurs démarches de recherche de job.
On identifie 4 grands types de recruteurs du secteur :
1 - LA SSII
Souvent contraintes par des turnovers importants, ces sociétés recrutent en masse quitte à devoir ensuite adapter leurs profils/recrues aux missions disponibles.
Par ailleurs, compte tenu du turn over parfois élevé chez certaines SSII, un nombre très important de recrutements n'implique pas forcément un accroissement de l'effectif.
— Journal du Net
Pour un nouvel arrivant, c'est un peu la loterie avec la chance de travailler sur des beaux projets mais aussi la désillusion avec des missions non-techniques ou peu gratifiantes. Les missions proposées sont localisées en agence ou chez le client et imposent parfois des déplacements géographiques pour les équipes.
L'emploi en SSII propose, en revanche, un confort dans les avantages proposés à ses salariés (Tickets restaurants, voyages...) et des salaires intéressants.
Dans tout les cas, une expérience en société de service est formatrice et permettra à un jeune développeur de savoir rapidement si il est SSII friendly. Pour un profil expérimenté et spécialisé, la SSII peut devenir un lieu parfait pour exercer ses talents sur des projets ambitieux et pour des clients majeurs.
2 - Le cabinet de recrutement
Le secteur s'est très fortement structuré depuis quelques temps pour se spécialiser de plus en plus en fonction des besoins et du marché.
Des nouvelles agences de recrutement travaillent maintenant exclusivement dans les métiers du web. Elles vont donc régulièrement étoffer leurs bases de profils directement en contactant les développeurs par différents canaux (réseaux sociaux, Github, Stackoverflow, sponsorisation de meetup...).
Ces agences proposent ensuite aux sociétés des contrats en pré-embauche (prestation pendant quelques mois avant l'embauche définitive par le client) ou une rémunération sur l’embauche (allant d'un mois de salaire jusqu’à 15% du salaire annuel du candidat).
@ Cette solution est intéressante car elle permet aux professionnels d'obtenir des profils qualifiés rapidement mais a le désavantage d'être chère.
Côté candidat, hormis cette impression d'être très "convoité", le contact très régulier et insistant des cabinets auprès des développeurs peut devenir oppressant. Certains développeurs peuvent recevoir 10 demandes par semaine.
On ressent une certaine saturation du secteur en miroir à un marché de l'emploi tendu.
3 - L'agence web
Le plus souvent, l'aspect humain est au cœur de ces entreprises. En effet, que cela soit par leur faible taille mais aussi les projets, il est possible d'aborder sa gestion des ressources humaines d'une manière plus pérenne.
Ainsi, il est possible d'internaliser la phase de recrutement (pour nos recrutements, c'est ici que ça se passe :p) mais aussi de proposer une méthode de management basée sur la responsabilisation et la valorisation de chaque collaborateur.
Être au plus proche des équipes est une clé pour une entreprise soudée, humaine et plus performante.
4 - L'éditeur
Encore un autre contexte : le développement d'un ou de plusieurs produits commercialisés directement chez un éditeur.
Ayant toute latitude pour organiser leurs équipes, les éditeurs proposent souvent de bonnes conditions de travail. Les postes se font rares et sont très demandés. Attention toutefois à une certaine monotonie de travailler sur un nombre restreint de projets. Dans certain cas, on peut vite en voir les limites.
Les conditions de travail
Vous l'aurez compris, un turnover trop important est mauvais pour le fonctionnement, le bien-être et l'efficacité d'une entreprise.
Proposer un environnement de travail agréable, sécurisant, innovant et agile sont les clés d'une bonne qualité de travail et d'une ambiance sereine. Ces éléments sont aussi importants, si ce n'est plus, que la question du salaire que nous évoquerons dans la suite de l'article.
(attention, auto-promo déguisée :D) Une salle de pause, des locaux bien décorés et agréables, une ambiance décontractée, voila quelques éléments pour un environnement propice au travail. Bien sûr, confort de travail ne veut pas dire "grand n'importe quoi" permanent. Toute est une question de mesure !
Au niveau des projets, savoir mixer entre des projets motivants et (aussi) parfois des projets (un peu) moins intéressants permet de créer du changement et éviter l'effet de lassitude.
La mise en place d'un temps de recherche et développement ou de veille permet (au delà du simple "kiff technique") de faire aboutir des projets collectifs pour l'entreprise (exemple : https://skate.polygones.io/). Un double avantage donc, pour augmenter l'expérience de chacun tout en mettant en valeur le savoir faire d'un groupe et de la société.
Au niveau méthodologie, l'utilisation d'outils de gestion de projet performants et l'application des pratiques agiles seront essentielles au bon fonctionnement des équipes.
La formation est déterminante pour la montée en compétences des équipes, se donner plus d'opportunités de projets sur différentes technologies, renforcer, voire spécialiser certains développeurs et surtout amener des nouvelles idées à la dynamique globale de votre entreprise sont de vrais leviers de consolidation des équipes.
Ce ne sont, bien sûr, que des exemples parmi l'ensemble des choses à mettre en place pour travailler et garder le plus longtemps possible les meilleurs profils.
Les salaires
Forcément, il fallait qu'on en parle ! C'est assurément le point le plus délicat à aborder, puisque les variations sont importantes en fonction des situations, de la localisation et de l'expérience des profils.
Par exemple, un développeur Python aura peut-être plus de difficultés à trouver un poste en France mais pourra valoriser sa compétence plus facilement qu'un développeur PHP.
Pour l'environnement de travail, les salaires dans une agence web ou dans une startup seront un peu plus plafonnés que dans des grandes entreprises ou des éditeurs déjà bien installés.
L'expérience reste le facteur principal du salaire suivi par la zone géographique. Vous pourrez constater une différence de 20% entre un profil parisien et un profil en régions.
En résumé, nous avons constaté une fourchette de salaire oscillant entre 23K€ à 35K€ pour un poste de développeur web.
Sources complémentaires sur les salaires dans le monde du développement web
- http://www.blogdumoderateur.com/etude-stack-overflow-les-developpeurs-en-2016-profil-salaire-metiers-recherche-demploi/
- http://www.journaldunet.com/web-tech/developpeur/1170666-les-salaires-des-developpeurs-php-en-2015/
@ Puisque nous en sommes venus jusque là, voilà un aparté sur nos 5 conseils pour améliorer vos candidatures
- Réalisez un CV simple et lisible, Ne vous aventurez pas dans des essais graphiques douteux. Utilisez des templates actuels.
- Ne mentez pas sur vos compétences et jugez-vous vis à vis du marché et non par rapport à vous même (pas de 5 étoiles sur 5 sur Symfony après seulement 1 an d'expérience !)
- Un CV en ligne, c'est obligatoire ! N'oubliez pas de rajouter vos projets persos.
- Avoir une activité sur Github ou sur stackoverflow sont des plus très appréciés.
- Une lettre de motivation très personnalisée permet de donner une tonalité différente à votre profil.
L'évolution de carrière
Nous avons trop tendance à penser que la suite logique du métier de développeur est la gestion de projet. Cela fait maintenant des années que nous luttons pour démontrer que la voie de la spécialisation et de l'expertise est une suite bien plus naturelle et souvent bien plus gratifiante pour un développeur.
C'est un effet classique de considérer les développeurs comme des techniciens et donc un emploi de passerelle vers des postes à responsabilités.
Bien sûr, si vous avez la fibre pour la relation client, l'organisation et l'analyse technique, vous orienter vers la gestion de projet paraît pertinent. Vous souhaitez gérer des équipes techniques, organiser les méthodes de travail, insuffler les bonnes pratiques de développement et accompagner le suivi des projets, pensez à la direction technique !
Si la technique vous intéresse toujours, avec l'expérience, vous pourrez très bien devenir lead développeur ou architecte système pour être au coeur des décisions et des développements techniques.
En revanche, peu importe votre évolution, gardez les mains dans le code, restez en veille pour garder une certaine lucidité dans les choix que vous aurez à faire.
Les postes à responsabilités se gèrent plus facilement par une bonne expérience technique et par une pratique régulière du développement.
Notre point de vue
Une ombre plane au-dessus de nos métiers : la paupérisation des développeurs qui sont considérés comme de véritables cols bleus.
En effet, le développement est devenu un métier d’emploi de masse pour un monde où les systèmes sont dématérialisés et requièrent de plus en plus de techniciens pour les créer et les maintenir.
Il n'est pas question de dresser ici un tableau idyllique de l'emploi informatique. Parfois encore, des développeurs en poste sont restreints par leurs environnements professionnels et ne peuvent évoluer techniquement. La peur de confronter leurs connaissances au marché les empêchent de prendre des risques et de changer d'entreprise pour un environnement plus approprié. Demeure une certaine incertitude lors d'un changement de poste, accentuée par un marché variable.
Le secteur est sur ce point bipolaire avec d'un côté un marché de l'emploi qui prospère pour les profils formés aux bonnes technos et de l'autre des développeurs un peu enlisés par leurs compétences techniques moins tendance.
Un clivage qui se ressent au niveau des structures d'entreprises entre le monde de la grosse société d'informatique et l'émergence de nouveaux acteurs plus flexibles, innovants et agiles.
Dans certains cas se rajoute une gestion RH déshumanisée ou une logique d'entreprise 100% business qui limite le développement créatif et technique de leur collaborateurs.
@ Nous vous invitons à réagir à cet article en commentaires, ou en nous interpellant sur Twitter. Nous serions ravis de discuter plus amplement de ces propos avec vous pour enrichir et compléter cet article et ce débat.
Commentaires
Fiolleau
Il y a 2 ans
Quelle incroyable synthèse ! Je suis heureux de lire cet article, il affirme votre passion pour l'informatique.
Cordialement, Alexis.